Blocus de Coutts: une peine de prison réclamée pour deux manifestants condamnés
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Par La Presse Canadienne, 2024
LETHBRIDGE, Alta. — Les deux hommes qui sont devenus les visages du blocus frontalier de l'Alberta en 2022 devront faire de la prison afin d'envoyer le message que ce type d'actions a des conséquences, a déclaré un procureur de la Couronne au tribunal jeudi.
Les avocats de la défense des hommes ont tenté de faire valoir que le temps passé derrière les barreaux n'était pas nécessaire.
Marco Van Huigenbos, Gerhard (George) Janzen et un troisième homme — Alex Van Herk — ont été reconnus coupables l'année dernière de méfaits de plus de 5000 $ pour leurs actions lors de la manifestation contre les mesures visant à contrer la COVID-19 et la vaccination obligatoire.
L'audience de détermination de la peine a eu lieu pour Van Huigenbos et Janzen. L'avocat de Van Herk, Michael Johnston, a déclaré au tribunal avoir été congédié. Un délai de 30 jours a été accordé à l'accuser pour trouver un nouvel avocat.
Le procureur Steven Johnston a affirmé que Van Huigenbos et Janzen occupaient une place de premier plan lors du blocus illégal, qui a fermé la frontière canado-américaine à Coutts pendant deux semaines. Me Johnston a recommandé que Van Huigenbos soit condamné à neuf mois de prison et Janzen à six mois.
Il a précisé au juge Keith Yamauchi que Van Huigenbos mérite un blâme plus important, car il occupait une position de leader.
«Ces deux hommes ne sont pas au même niveau», a déclaré Me Johnston le premier jour de l'audience qui en a duré deux.
«La Couronne est d'avis que, de manière réaliste, la peine la plus appropriée pour ces messieurs est de les condamner à une peine de prison, une vraie prison.»
«Vous ne pouvez pas enfreindre la loi sans vous attendre à être puni.»
L'avocat représentant Van Huigenbos, Brendan Miller, a assuré au tribunal que le motif de son client était un plaidoyer politique accompagné du désir d'être entendu par le gouvernement.
Il a demandé une libération inconditionnelle ou conditionnelle, une peine avec sursis accompagnée d'une probation ou de travaux communautaires.
Si le tribunal décide qu'une peine de prison est justifiée, a déclaré Me Miller, alors la peine devrait être courte ou une peine avec sursis de 60 jours à purger dans la communauté.
«Le droit à l'égalité devant la loi de M. Van Huigenbos sera violé s’il n’est pas traité de la même manière que les centaines de manifestants que la GRC n’a pas inculpés et que la Couronne n’a pas poursuivis», a soutenu M. Miller.
Il a affirmé que son client n’avait pas participé physiquement au blocus ni donné d’instructions aux manifestants. Van Huigenbos s’est simplement présenté et a négocié avec la GRC au nom des principaux manifestants, a-t-il indiqué.
La Couronne a déclaré que le fait que les hommes aient été motivés par des raisons politiques constituait en fait un facteur aggravant.
«Un crime à motivation politique est toujours une décision calculée. (…) Dans ce pays, nous ne changeons pas de gouvernement par des actes criminels», a déclaré Me Johnston.
«C'était la prise d’otage d'une autoroute dans le but de créer un changement politique.»
Du soutien pour les accusés
La salle d’audience était bondée jeudi et une douzaine de policiers étaient à l’extérieur.
Le pasteur Artur Pawlowski, qui a également été reconnu coupable de méfait pour un discours qu’il a prononcé devant des manifestants à Coutts, a fait savoir qu’il priait pour que Van Huigenbos et Janzen ne soient pas emprisonnés.
Les avocats de la défense n'ont pas appelé de témoins pendant le procès. Van Huigenbos, Janzen et Van Herk n'ont pas témoigné.
Les policiers ont déclaré au jury que, à mesure que la manifestation se prolongeait, les forces de l'ordre se tournaient de plus en plus vers les trois hommes pour négocier. La Couronne a fait valoir que le trio était devenu le visage du blocus et parlait au nom des manifestants.
Dans une autre affaire, les manifestants Anthony Olienick et Chris Carbert ont été accusés de complot en vue d'assassiner des policiers lors du blocus.
En septembre, un jury les a trouvé non coupables de cette infraction, mais les a reconnus coupables de possession d'une arme à feu dangereuse pour la paix publique et de méfait de plus de 5000 $. Olienick a également été reconnu coupable de possession d'une bombe artisanale.
Ils ont chacun été condamnés à 6 ans et demi de prison. Leurs condamnations pour méfait ont donné lieu à des peines concurrentes de six mois.
Bill Graveland, La Presse Canadienne