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Advenant une rencontre avec Modi, Trudeau assure qu'il parlera d'ingérence

durée 07h27
8 septembre 2023
La Presse Canadienne, 2023
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

SINGAPOUR — Quelques heures avant son embarquement en direction de New Delhi vendredi, le premier ministre Justin Trudeau n'avait pas encore réussi à organiser une rencontre avec le premier ministre indien Narendra Modi.

Mais il a suggéré que s'il finit par rencontrer M. Modi lors de sa visite en Inde pour le sommet des dirigeants du G20 en fin de semaine, il soulèvera la question de l'ingérence étrangère au Canada.

«Comme toujours, nous soulignerons l'importance de l'État de droit», a déclaré M. Trudeau, vendredi, lors d'une conférence de presse à Singapour, à propos des allégations selon lesquelles l'Inde se serait livrée à de l'ingérence étrangère, notamment en relation avec la grande population sikhe au Canada.

M. Trudeau, dont le gouvernement libéral a annoncé jeudi une enquête publique sur les allégations d'ingérence étrangère, a affirmé que la Chine n'est pas le seul pays qui mérite un examen minutieux.

«Il est extrêmement important que nous continuions à protéger les Canadiens contre tout type d'ingérence», a-t-il soutenu vendredi matin.

«L'une des choses sur lesquelles nous nous concentrons dans cette enquête est de reconnaître que, oui, la Chine et la Russie sont responsables d'ingérence, mais que d'autres pays s'y engagent également», a-t-il indiqué, ajoutant que la commission «ira là où les faits l'amènera».

La conseillère à la sécurité nationale de M. Trudeau, Jody Thomas, a déclaré plus tôt cette année que l'Inde, un pays démocratique que les libéraux ont souligné dans leur stratégie indopacifique comme une priorité pour établir des liens plus étroits, était l'une des principales sources d'ingérence étrangère au Canada.

New Delhi a déjà fait valoir que des éléments au Canada étaient à l'origine d'une ingérence dans les affaires intérieures de l'Inde, notamment en relation avec le mouvement séparatiste du Khalistan, qui milite pour qu'une partie de l'État indien du Pendjab devienne un pays indépendant.

Le gouvernement indien perçoit ce mouvement comme une organisation extrémiste qui met en danger la sécurité nationale et accuse depuis longtemps le Canada d'héberger des extrémistes. Ottawa a soutenu que la liberté d'expression signifie que les groupes peuvent exprimer leurs opinions politiques à condition qu'elles ne soient pas violentes.

Les tensions se sont accrues en juin après la fusillade mortelle d'un chef gurdwara à Surrey, en Colombie-Britannique, qui, selon certains membres de la communauté sikhe, était une attaque à motivation politique.

La police a déclaré qu'elle n'avait aucune preuve de liens avec une ingérence étrangère et qu'elle n'avait aucune raison de croire que la communauté sikhe du Canada était en danger.

Ce sera le premier voyage de Justin Trudeau en Inde depuis sa visite controversée en 2018. À l'époque, M. Modi semblait ignorer complètement la présence du premier ministre Trudeau jusqu'aux derniers jours de la visite de dix jours.

Ce court voyage en Inde vise à participer aux réunions des dirigeants du G20 à New Delhi, où M. Trudeau devrait se concentrer sur le changement climatique, l'alimentation, la sécurité énergétique et l'égalité des sexes.

Cela survient également alors que le Canada a suspendu les négociations en cours pour un accord commercial avec l'Inde.

Plus tôt cette semaine, la ministre fédérale du Commerce, Mary Ng, a déclaré que la pause n'était qu'«une réflexion pour faire le point sur où nous en sommes».

Vendredi, M. Trudeau a déclaré qu'il n'avait rien à ajouter.

«Nous savons que les négociations autour du libre-échange sont longues et complexes et je n'en dirai pas plus pour le moment», a-t-il déclaré.

La Presse Canadienne

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