Les coûts de la Place Bell passent de 156 à 200 M$
Par Claude-André Mayrand
Les coûts de construction de la Place Bell atteindront 200 M$, soit une hausse d’environ 44 M$ par rapport montage financier initial réalisé par l’ancienne administration municipale de Laval.
La Ville de Laval a revu à la hausse les coûts de la Place Bell après que l’administration municipale eut pris le temps de réévaluer le dossier a annoncé mardi matin le maire Marc Demers.
Le maire a déclaré que la hausse des coûts est une conséquence de la découverte de plusieurs éléments cachés dans le dossier du 7 décembre 2012, dont l’ajout de deux facteurs au plan, soit un stationnement et des espaces commerciaux.
«Je ne comprends pas comment on a pu considérer un amphithéâtre de 13 000 sièges sans considérer un stationnement», justifie M. Demers.
Les coûts du stationnement sont évalués à 20 M$ et ceux des espaces commerciaux à 8 M$.
Ces éléments s’ajoutent à ceux de construction prévus à 120 M$ (revus à 130 M$) et d’équipements de 36 M$ (revus à 42 M$).
La Ville demandera donc une plus grande participation financière du gouvernement du Québec prochainement élu.
«Plus que jamais, le gouvernement provincial devra faire sa part et il a l’obligation de traiter Laval de la même manière que Québec et Trois-Rivières, qui recevront 50 % de la valeur de leur projet», a exprimé Marc Demers, qui demande 60 M$ du gouvernement, soit la moitié des coûts du projet approuvés par le conseil des ministres en 2012.
Statu quo pour Pauline Marois
En entrevue avec L’Écho de Laval lundi, la première ministre sortante Pauline Marois a affirmé que les 46,3 M$ promis par son gouvernement sont toujours sur la table et qu’aucun autre montant ne sera alloué pour ne pas être injustes envers d’autres villes.
«Nous n’avons pas eu de rencontre avec le Parti Québécois pour les sensibiliser au dossier et nous espérons que nos arguments sauront les convaincre», a répondu M. Demers lorsque questionné à ce sujet, avant de préciser qu’aucune rencontre n’était prévue avec les chefs de partis à ce sujet.
Si le gouvernement devait refuser de hausser sa participation financière, Laval paierait 122 M$ pour le projet, a annoncé Marc Demers.
La Ville n’exigera pas de ses partenaires privés Bell (20 M$) et evenko (12 M$) un plus grand investissement.
Le maire croit la marge d’erreur dans l’évaluation des coûts est réduite à l’étape où le processus est rendu et que les soumissionnaires, dont il n’a pas voulu dévoiler l’identité, devront livrer le projet «clé en main» et tel que décrit dans les coûts fixés.
L’opposition réagit
Le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, Jean-Claude Gobé, dit s’inquiéter pour le compte de taxes des citoyens de Laval
«On essaie de refiler la facture aux citoyens en prenant pour excuse que c’est à cause du gouvernement du Québec que leur part augmentera», affirme M. Gobé, qui croit néanmoins que c’est un bon projet pour Laval, à condition de demeurer dans le cadre financier.
Il reproche au maire Demers de faire une fausse mise au point.
«Demander plus d’argent à Québec et présenter un vidéo corporatif, ce n’est pas faire le point. Comme toujours, il y a des dépassements de coûts et on ne dit pas toujours les vraies affaires.»
Des munitions pour Québecor?
Marc Demers n’a pas voulu s’avancer lorsqu’il a été invité à commenter si l’ajout d’un stationnement et d’espaces commerciaux dans le projet final, jumelé au changement de terrain annoncé en octobre 2012, donnaient des munitions à Québecor dans sa requête pour réviser l’appel d’offres de la Place Bell.
«C’est une procédure judiciarisée, alors nous allons limiter nos propos, mais le stationnement et les espaces commerciaux ne sont pas des faits nouveaux puisqu’ils étaient dans l’appel d’offres en option», s’est-il contenté de répondre.
Les travaux devraient débuter à l’automne 2014 et l’ouverture de la Place Bell est prévue pour 2017.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.