Ayisha Issa : Beaucoup plus qu'une simple méchante de l'écran
Tout le monde la connaît sous les traits de la méchante Booba dans la série télévisuelle Unité 9. Ayisha Issa est pourtant beaucoup plus qu'une simple méchante de l'écran. Voici un portrait de la carrière de la femme de 30 ans.
Tout est clair pour la Montréalaise, celle-ci a réussi à faire sa place grâce au sport qu'elle pratique toujours, le jiu-jitsu brésilien. « Je n'avais pas d'agente au départ et je n'avais aucune expérience télévisuelle. Je me souviens d'avoir fait une audition pour le film « Les Immortels » et on était trois à la fin. Je venais tout juste de sortir d'une compétition de combat et je crois que c'est l'apparence qui a confirmé ma place dans ce projet », raconte-t-elle. L'actrice tenait un rôle secondaire dans cette grosse production qui lui a offert une très belle visibilité.
Peu après, elle est du film québécois « L'appât », qui reçoit des critiques moyennes, mais qui fait connaître Issa au public québécois. Elle peut d'ailleurs remercier le directeur des cascades du film « Les Immortels », c'est lui, qui l'a recommandée pour le film québécois. « C’était mes premiers battements d'ailes ici. J’avais un rôle principal et l'un des personnages marquants du film. J'ai reçu beaucoup de bons commentaires sur ma performance. J'ai pu rencontrer plusieurs personnes qui gravitent autour de projets de cinéma et de télévision du Québec. Je retiens beaucoup de positif de cette expérience », affirme la comédienne.
Cette dernière navigue par la suite dans le néant, obtenant quelques petits rôles, mais rien de sérieux. « Je me suis beaucoup remise en question. Je me demandais si ma couleur de peau me nuisait, si ma grandeur m'empêchait d'avoir de la job (1 M, 83), si je manquais de talent, la langue et plusieurs interrogations de ce type. Le métier me rendait malade au point où j'ai perdu beaucoup de poids, car j'avais l’estomac tellement nerveux que je ne pouvais pas manger. J'avais une angoisse extrême, j'étais complètement détruit par cette carrière. J'étais habitué d'être récompensé par le travail dans le sport, ce qui n'est malheureusement pas le cas dans ce métier », déclare Issa. Celle-ci vit maintenant mieux avec les conséquences du métier, mais avoue avoir encore un peu de difficulté à s'adapter.
Booba à la rescousse
L'histoire est paradoxale, mais c'est le personnage de Booba dans Unité 9 qui a sauvé la carrière de l'actrice. « J'étais sur le point d'abandonner et j'ai obtenu ce rôle, merci la vie. C'est la personnalité que tout le monde connait, je reçois des félicitations de tout le monde. C'est un rôle que j'aime interpréter et qui permet de m'extérioriser beaucoup », avoue-t-elle.
Elle mentionne que Booba n'est peut-être pas aussi méchante que les gens le croient. « Cette saison, les gens vont voir que cette méchante est beaucoup moins sûre d’elle qu'elle le laisse croire. Elle aime terroriser les plus faibles, mais lorsqu'elle se sent terroriser ou attaquer, elle devient victime. Elle a toujours été comme ça, mais on le sent de plus en plus. C'est très subtil à mon avis, mais je pense que les gens seront surpris », dit Issa.
Professeur Paul Walker
La Montréalaise a également joué dans le film « Brick Mansions », un film de Luc Besson. Issa incarnait la méchante sexy nommé Rayzah. « C'était la parfaite manipulatrice avec la démarche, les vêtements, ce qu'elle dégage. C'était une femme assez dangereuse. Je crois que les hommes, même si elle s’habillait sexy, auraient dû faire attention à elle », rigole Issa.
Lors de ce tournage, elle a eu la chance de partager le plateau avec le regretté acteur américain Paul Walker. « J'ai tellement appris de lui autant devant que derrière la caméra. Il était également adepte du jiu-jitsu et c'était spécial de partager sur ce sport. On se reconnaissait l'un dans l'autre, les deux, nous n'étions pas des cascadeurs, mais nous voulions en faire le plus possible. Sa présence m'a touché beaucoup, car tout comme moi il n'a pas étudié pour devenir acteur. Il était humble et ne recherchait pas la reconnaissance absolue. Il m'a permis de comprendre que je pouvais avoir ma place dans ce métier et de me servir de ma notoriété pour faire avancer des causes, d'inspirer des gens. Sa mort m'a vraiment attristé et je suis reconnaissante envers la vie d'avoir rencontrée une personne aussi extraordinaire », affirme l'actrice avec émotion.
Le futur
« J'aimerais faire autre chose que des rôles de méchante. Je suis capable de jouer des rôles plus humains, travailler le côté sensible, drôle, ou autres », dit-elle.
Celle-ci vise également une carrière à temps plein. « Pour le moment, je ne gagne pas ma vie avec mon métier. Je travaille fort pour percer, avec un site Internet à mon nom en anglais et en français. Je donne des conférences, je fais des séminaires de jiu-jitsu et je continue de faire quelques compétitions, je m'implique beaucoup dans la communauté et j'ai une petite ligne de bijoux. Tu ne dois pas attendre que les cadeaux tombent du ciel. Tu ne peux pas te dire que tu vas attendre d'avoir un rôle typique pour une grande femme noire », déclare-t-elle.
Avec son métier, celle-ci n'est pas capable d'avoir un emploi temps plein. « J'ai choisi ma voie avec ses avantages et ses conséquences. J'ai confiance en mes moyens et j'espère pouvoir poursuivre dans ma passion », conclut Issa avec le sourire.
Vous pouvez voir Ayisha Issa, dans le rôle de Booba, les mardis soir 20 H, à Radio-Canada dans Unité 9.
2 commentaires
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Dans le film Assaut extréme tu est super bye