Un premier forum sur l’hypersexualisation bondé
Par Christopher Nardi
Jeudi dernier se tenait le premier forum sur l’hypersexualisation organisé par la députée de Sainte-Rose, Suzanne Proulx, auquel plus de 100 participants ont donné leur avis sur la sexualité des jeunes.
Lors de l’évènement, une série de conférences et de panels donnés par des spécialistes du milieu communautaire, de la santé, de l’éducation et du sport ont présenté leur point de vue sur la question de l’hypersexualisation.
Sans surprise, plusieurs intervenants ont déploré le bombardement de messages sexuel visant les jeunes filles, qui «sont souvent renvoyées à des modèles stéréotypés, largement axés sur le corps», indique Ariane Émond, animatrice du forum.
Estime de soi et réseaux sociaux
Étant l’environnement où les jeunes filles passent généralement la majorité de leur temps, le milieu scolaire était bien représenté lors du forum.
Le directeur adjoint de Curé-Antoine-Labelle, école secondaire lavalloise dont la clientèle est majoritairement féminine, dit que les médiaux sociaux contribuent fortement à l’hypersexualisation des jeunes filles.
«Une des problématiques qui nous touchent [à l’école] est l’hypersexualisation dans les médias sociaux, a expliqué Benoît Locas à L’Écho de Laval.
Des jeunes qui prennent des décisions un peu malavisées parfois en raison, entre autres, d’une faible estime de soi, d’un besoin de plaire à tout prix ou d’un manque de jugement.»
Rappelons que Laval fut récemment le théâtre d’un évènement semblable, lorsque dix adolescents de 13 à 15 furent arrêtés pour répondre à des accusations de possession et distribution de pornographie juvénile.
Ils s’échangeaient des photos et vidéos de sept filles mineures de leur entourage grâce à la populaire application Snapchat.
«Sur Facebook, la première chose que le jeune veut, c’est des "J’aime". Il veut être aimé. C’est pour ça qu’il a 200 amis qui l’aiment, a indiqué Julie Tassé, agente de développement en promotion et prévention à la Commission scolaire de Laval. Donc ce qu’on voit, c’est des élèves qui sont prêts à tout pour se faire aimer, donc c’est pour ça qu’il faut travailler l’estime de soi.»
Des heures de vulnérabilité
Malgré que les intervenants du milieu scolaire font tout ce qu’ils peuvent afin de prévenir l’hypersexualisation, particulièrement sur les réseaux sociaux, il en demeure tout de même que les problèmes surviennent d’habitude à l’extérieur des heures des cours.
«Nous avons les élèves de 8 h à 15 h, mais de 15 h à 19 h est le moment charnière de laisser-aller avant le retour des parents», a expliqué Mme Tassé.
«Ce qui est problématique avec Facebook et tout ça, c’est que les actes se passent en dehors des heures d’école, a rajouté M. Locas.
Les conséquences se vivent à l’école parfois, mais à la base, ce n’est pas nous le premier responsable à veiller que ça n’arrive pas, quoiqu’on essaye de le faire.»
M. Locas et Mme Tassé, ainsi que plusieurs participants au forum, s’entendent pour dire que la prévention de l’hypersexualisation est une responsabilité partagée entre tous les intervenants. Parents, forces de l’ordre, éducateurs et entraîneurs ont tous leur rôle à jouer afin de bien protéger les jeunes.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.